L’origine de la Saint-Roch

Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, on invoque saint Roch spécialement contre la peste, fléau qui ravagea plusieurs fois notre région au XVIIème siècle.

L’année 1654 a été retenue comme « date symbolique » de la naissance de la Marche Saint-Roch de Thuin probablement parce qu’elle est restée gravée dans la mémoire collective locale. En effet, c’est à ce moment que de vaillants Thudiniens ont chassé les troupes du Prince de Condé qui avait entrepris le siège de la Cité.

A Thuin, la plus ancienne trace d’un culte voué à saint Roch remonte à 1627. En effet, un testament daté du 14 octobre de cette année cite la Confrérie Saint-Roch. Elle  doit donc avoir été créée avant cette date. La confrérie avait son siège dans l’église Notre-Dame d’el Vaulx et était chargée de l’organisation du culte et des processions. C’est ainsi que, jusqu’à la Révolution française, une messe solennelle en l’honneur de saint Roch fut chantée tous les mardis et que le 16 août, jour de la fête du saint, avait lieu sa procession. A cette époque, les escortes d’archers, d’arbalétriers, de hallebardiers et d’arquebusiers étaient déjà beaucoup plus folkloriques que réellement militaires.

Après le Concordat de 1802, les messes du mardi, consacrées à saint Roch reprirent mais pas la procession.

Au XIXème siècle, plusieurs épidémies de choléra se succédèrent. C’est lors de celle de 1866, que fut rétabli, de façon plus spectaculaire, le culte à saint Roch. Dès cette année, le curé de la Ville-Basse instaura une nouvelle Confrérie Saint-Roch.

Le troisième dimanche de mai 1867, un événement en l’honneur du pèlerin de Montpellier a eu lieu. Malgré les traces laissées, à ce jour, on ne peut péremptoirement trancher sur la nature de cette manifestation. Etait-ce une procession, une parade d’inspiration militaire ou une marche, c’est-à-dire une procession escortée d’hommes en armes ?

En revanche, dès 1868, des éléments tangibles attestent de la tenue d’une Marche d’Entre-Sambre-et-Meuse, à Thuin, à la date toujours en vigueur aujourd’hui. Son organisation fut confiée à une commission.

Cette situation est toujours d’actualité : la partie religieuse est gérée par le clergé et, sous le patronage des autorités communales, les aspects folkloriques sont organisés par le Comité Saint-Roch. Ce dernier sert également de trait d’union entre le pouvoir civil et les autorités religieuses.